Irresistible oeuvre
Paris, 7 décembre
La cathédrale se fait parler d'elle. Les nuages, lourds et silencieux, peignent le ciel de gris. L'air est chargé d'une brise froide.
Gare de Lyon, le cœur en attente, je t'anticipe. Je sens ta présence avant même de te voir. Dans le tumulte des voyageurs pressés, ton regard croise le mien, une lueur familière parmi la foule. Tu es là, une œuvre vivante, les plus belles nuances en mouvement, une lumière qui danse dans le chaos des arrivées.
Dans tes yeux, des étoiles, le rouge délicat sur tes joues. Ta voix, une mélodie familière, une résonance d'une autre vie, une âme que je reconnais.
Nos pas nous mènent hors de la gare, portés par l'instant, invités par le hasard, nos silhouettes se fondent dans la ville, sans destination.
Un verre de champagne, des mots et des regards échangés, le temps ralentit, se suspend, chaque seconde s'étire comme un souffle retenu.
La pluie nous invite à une balade, tu t'approches de moi, poses tes questions, t'y intéresses.
Tu trouves le courage, tu m'attires à toi, le moment ne peut plus attendre. Cela fait des heures qu'on y pense. Tes lèvres. Les miennes.
Mes doigts effleurent ton visage, je te caresse, je t'admire. Je me perds, je te retrouve, je m'abandonne à cet instant. Je flotte, comme emportée par un courant doux et irrésistible. Je suis dans tes bras.
Le son de la ville, ton parfum familier, le goût doux de tes lèvres. Le battement de ton cœur contre ma poitrine.
L'univers se resserre autour de nous. Le temps s'arrête, une existence entière qui n'attendait que cet instant.
Je te serre fort contre moi. Comme si je t'avais cherchée à travers mille vies, perdue et retrouvée, chaque fois un peu plus belle, un peu plus précieuse.
Une larme échappe de mes yeux. Je regarde le ciel, je remercie les étoiles —
Tu es là, je respire enfin, je te garde, je nous savoure, sans promesse, sans attente, juste cet instant, peut-être un peu plus longtemps.
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